OTE s’investit aux côtés de Fibres-Energivie pour démocratiser le BIM
Pourquoi votre bureau d’études techniques (BET) s’est-il engagé dans le BIM ?
Denis Hamman : Avec 230 salariés, notre BET dont le siège est implanté à Illkirch, dans le Bas-Rhin, et avec 8 agences sur le territoire (Colmar, Mulhouse, Paris, Lyon, Nantes, Metz, Bordeaux et Toulouse), est en mesure d’offrir à ses clients toute la palette des compétences techniques nécessaires en maîtrise d’œuvre dans le domaine du bâtiment (structure, fluides, électricité, économie de la construction, VRD, acoustique et sécurité).
Nous nous sommes cependant aperçus que, pour certains objets architecturaux, nous pouvions être amenés à réaliser une douzaine de saisies informatiques : études de coffrage et de ferraillage, calculs réglementaires en matière de fluides, études d’éclairage, saisies des métrés pour les finitions, calcul des cubatures en VRD, etc. En effet, nos logiciels « métiers » n’étaient à l’époque pas interopérables, autrement dit ils n’étaient pas en mesure de fonctionner les uns avec les autres. Résultat, en cas de modification de l’architecte, nous devions remettre à jour le projet sur les différents systèmes informatiques !
Comment avez-vous introduit la méthodologique de travail en BIM ?
D.H. : Nous avons commencé par tester le BIM dans le cadre de plans et d’études techniques en structure. Il y a cinq ans, nous avons acquis la suite complète de Revit, le logiciel phare édité par Autodesk. Elle nous a permis de conduire un premier projet en BIM : la construction du nouveau Pôle Femme, Mère, Enfant des Hôpitaux Civils de Colmar livré en octobre 2017. Malgré la complexité du projet de 21.800 m² pour 41 millions d’€ d’investissement, le BIM a abouti à diviser par trois le nombre de conflits techniques à solutionner en phase chantier.
Il serait cependant erroné d’affirmer que le BIM suscite des gains de productivité. Tout d’abord, nous avons dû nous familiariser avec cette nouvelle méthodologie de travail, apprendre à utiliser de nouveaux outils, etc. Aujourd’hui, bien que nos équipes soient rodées, les projets en BIM prennent plus de temps. Ils impliquent d’aller davantage au fond des choses. Le gain se traduit donc surtout en termes de qualité et d’efficacité.
Par ailleurs, pour lancer les appels d’offres de travaux, nous avons dû apprendre à générer des coupes de qualité en deux dimensions à partir de la maquette 3D. En effet, la plupart des entreprises ne sont pas équipées pour travailler en BIM. Ce ne fut pas un mince challenge. Sur ce chantier pilote, nous avons arrêté de travailler en BIM en phase EXE, mais actuellement nos maquettes vivent jusqu’à la fin du chantier et même au-delà, car elles sont remises au MOA dans le dossier des ouvrages exécutés.
Qu’avez-vous engagé au lendemain de ce premier chantier en BIM ?
D.H. : A l’issue du projet Pôle Femme Mère, Enfant, nous avons choisi de regrouper nos savoir-faire en BIM-Management et BIM-Coordination sous la marque « BIMagine », une manière de mettre en avant le savoir-faire d’une dizaine de collaborateurs. Une politique interne a été instaurée avec l’objectif de réaliser 100% de nos projets en BIM à l’horizon 2018. Nous y sommes quasiment parvenus, à une poignée de pourcents près !
Nous avons formé l’ensemble de nos 45 dessinateurs-projeteurs, des professionnels pour lesquels la maquette numérique est valorisante, car elle les place au cœur de la conception d’un bâtiment. Aujourd’hui, notre principal frein vient du fait que tous les acteurs de la construction sont loin d’être prêts… Or, il y aurait une vraie plus-value à collaborer ensemble autour d’un même modèle 3D. C’est pourquoi, OTE Ingénierie s’investit aux côtés du Pôle Fibres-Energivie pour démocratiser le BIM via une diffusion large des informations et un partage de compétences.
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